La fin
La fin.
Du fond de ce trou noir, labeur du fossoyeur,
Le rouge est la seule, l’unique vraie couleur,
Les jolis coquelicots sont les cœurs des champs,
Les jolis coquelicots sont des fleurs de sang.
Déjà je sais mon ombre envolée dans l’éther
Planant sur ton chemin, et déclamant mes vers.
Elle ne supportait plus l’odeur de ce charnier
Où j’ai brûlé ma vie à genoux à tes pieds.
J’ai frôlé trop souvent au cours de mes errances
Tes lèvres entrouvertes et ton parfum de rose,
Le poids de mes remords sera ma pénitence
Et, lové dans le ventre de ma déchéance,
Dans ce lieu délicat où je me décompose,
Je déchire un à un mes vieux poèmes rances.
Je meurs de t’aimer, j’ai peur de t’aimer
Mon amour, ma fin.