Chez Ruegy

Bienvenue chez Ruegy

Rééducation

Classé dans : Chez Ruegy — 10 janvier, 2009 @ 10:45

Ecrire des phrases sans sens
poser les lettres une à une et
y mettre des espaces, des points
en suspension, des traits arrondis
et des très droits.
Retrouver la pensée couler au bout
des doigts, laisser filer la pointe
de carbone sur la blancheur du
papier.
Surtout ne pas relire, recopier
tel quel le manuscrit sans le juger
puis oser. Oser montrer ce qu’on
ne se reconnaît pas soi même.
Oser offrir l’idée.
tracer, tracer, tracer de peur
de s’effacer, sans rature se décrire
sans réfléchir, sans tain, jusqu’à
tomber d’épuisement et sombrer dans
le sommeil. Aveu tristemort. Rien
à signaler, la mine usée par
l’harassant travail. La vie usée par
la douleur. Fatigué de cet exercice
libre. Ne pas chercher à comprendre.
Paraplégique des mots.

 

19 commentaires »

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  1. chris dit :

    Sidérée …….
    Ce n’est pas vrai …..les autres t’aident à comprendre ce que tu ne reconnais pas toi – meme …et à équilibrer les plateaux de ta balance …..et la pointe de carbone sait déjà tout , beaucoup plus que toi …il suffit d’avoir confiance en elle ….

  2. Quichottine dit :

    Oser, c’est vrai, il faut oser…

    Ecoute Chris, elle a raison, je crois.
    Il y a un poème pour toi chez elle ce matin.

    Elle tient toujours ses promesses.

    Je t’embrasse

  3. Roland Ivy dit :

    Ca, je ne sais pas faire. Me lancer d’une cette écriture quasi automatique en laissant la pointe du stylo décider pour moi des mots qu’elle tracera, j’aurais trop peur que mes lecteurs y apprennent ce que je ne sais pas encore.
    Bonne année à toi

  4. La bernache dit :

    Voilà un No mands land effrayant …mais qui sait si au milieu des mots-désastres et noirs ne va pas se trouver une paille de lumière , tellement minuscule qu’elle ne sera vue qu’à la relecture et qui sait , permettra de suivre un chemin tracé clair …
    Cher Ruegy…j’ai pensé là que tu décrivais la démarche d’un homme profondément, grâvement atteint par je ne sais quelle épreuve …j’ai pensé accident , hôpital , patiente démarche pour retrouver le sens …de ce qui n’est pas perdu mais qui permettra au contraire de redémarrer …Tant de blessès de la Vie…Tant de très durs efforts …Cher Ruegy tu m’as beaucoup impressionnée par cette parole à peine compréhensible et pourtant si forte ! Je t’embrasse en priant le ciel que telle épreuve ne soit pas pour toi ;-) )

  5. nina de zio peppino dit :

    Et quand la main se bloque…les mots sclérosent.

  6. Chana dit :

    Une paraplégie des mots qui pourtant se mettent en place. Des mots de choix non relus. Des mots qui tracent et qui marquent. Juste parce que tu as osé. Osé nous les offrir sans pudeur bloquante. Dieu que tu as bien fait.
    Bises.

  7. La bernache dit :

    Je suis là pour un bonjour…mais surtout relire ce que tu as écrit – je pense que tu dois être entrain de « couver » cher Ruegy (lol) et je souhaite que ce soit dans la musique et la lumière – comment ne pas espèrer le bonheur pour tout être Humain n’est-ce pas ? même si on ne le connaît pas réellement – Au prochain texte ;-) )

  8. ruegy dit :

    Chris, les autres ne sont que des éléments extérieurs, je n’en attends rien, je sais seulement qu’ils sont là. Inconsciemment ou non, je les ai choisis et ils ont accepté un rôle dans ma pièce (ou est-ce moi qui joue dans la leur ?). L’équilibre des plateaux est loin d’être trouvé, alors oui je suis la pointe de carbone.

    Quichottine, tu sais que oser a aussi des conséquences sur les autres, notre décors, les seconds rôles. Ceux qui ont joué les grands actes de notre pièce ne peuvent pas passer à la trappe, il faut repenser la distribution des personnages. Certains sont les étais de notre vie.

    Si tu savais Roland combien j’ai hésité, et puis je me suis dit que j’étais chez moi, même si ma porte est ouverte sur le monde, et que je restais un bloggeur anonyme pour la grande majorité des passants. Donc même pas peur mais ô combien surpris du résultat.

    Rassure toi la bernache, je ne crois pas avoir souffert à ce point mais c’est en moi, ce n’est pas ma vie mais je le ressens, c’est difficile à expliquer. Je sais une chose, c’est que je ne serais jamais complètement heureux, mon esprit est trop curieux pour être satisfait de passer à côté de tant de lieux, de tant de rencontres, de tant d’instants magiques.

    Nina, oui, il faut se méfier de la sclérose des mots, sans le mot l’idée meurt et ça ce n’est jamais bon.

    Pour être complètement honnête, Chana, il y a une phrase que je n’ai pas retranscrite dans ce texte. Pour la simple et bonne raison que je n’ai absolument pas réussi à me relire :)

  9. ruegy dit :

    Merci la bernache pour ce petit bonjour. Je t’embrasse.

  10. chris dit :

    Ruegy ?????
    Coucou !

    La phrase que tu n’as pas retranscrite , tu la brules et tu l’oublies !

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