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Archive pour septembre, 2009

Derrière moi

Posté : 3 septembre, 2009 @ 3:20 dans Le port | 29 commentaires »

J’ai laissé derrière moi la noirceur de la ville, abandonné les bouges de mes cauchemars et les sombres impasses aux pavés glissants vers un avenir douteux.

Oublié les pigeons qui venaient manger dans le creux de ma main, souriants de toutes leurs dents devant mon air affable.

Fermé la porte à ces souvenirs qui revenaient me hanter les soirs où le sommeil trahissait mes nuits pour s’en aller traîner ailleurs.

J’ai jeté la musique lancinante qui poussait sur ma vieille guitare comme un chiendent les matins d’été, quand je rêvais d’autres lieux, d’autres vies.

Enfin j’ai brisé les amarres de cette histoire trop petite, pris le risque insensé de danser sur le ballon géant de la foire des hommes, bras tendus vers autre chose que le vide qui nous aspire dans le tourbillon des aiguilles de la triste toquante qui siphonne goulument les heures qui nous menacent.

Doucement je me suis éloigné de l’asphalte brillant qui a si longtemps retenu mon esprit fugueur pour reprendre les chemins plus intimistes de la découverte de soi.

Imperceptiblement j’ai changé de cap pour me détourner des récifs où mes rêves allaient se briser. J’ai repris ma vie et cru que je devais réanimer les utopies qui consolaient mes souvenirs.

J’ai lâché le stylo noir pour des crayons de couleurs, serré des mains, réveillé mon égo en me croyant utile, fait parler mon nombril le prenant pour mon cœur.

De jour en jour ce que je pensais facile prenait un mauvais tour, les obstacles se faisaient plus hauts et les barrières infranchissables. Les heures qui s’égrainaient ne m’appartenaient plus, je me noyais dans la spirale du temps les mains vides et le remord amer, certain de n’être pas tout à fait sincère.

Il me manquait l’écriture, l’échappatoire du mensonge, la carte biseautée qui donne bonne conscience. Me dissimulais-je derrière cette prestidigitation ? Je l’ignore et la réponse m’inquiète parfois mais c’est aussi ainsi que j’ai découvert que votre absence me pesait.

Vous, vous m’aviez gardé dans votre souvenir, vous m’aviez fait survivre par ces simples mots déposés ou simplement pensés. Grâce à vous je pouvais encore m’étaler sur la toile dans ce fatras de lettres mélangées qui me font croire que quelque chose existe dans le tumulte de mes idées.

Merci d’être toujours là.

 

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