Quand reviendra l’arc-en-ciel
Lorsque la lune ne se pare plus que pour se repaître de nos insomnies, oublieuse des nuits où elle illuminait nos désirs.
Lorsqu’un jour de pluie n’est pas plus triste qu’un grand soleil et que je m’énerve à tourner en rond dans ta vie.
Lorsque la table où nous déjeunions devient trop étroite pour nous promettre seulement un semblant d’appétit.
Lorsqu’à ta ceinture tintent les clés de tes craintes et que je reste là, accroché aux barreaux de ton cœur.
Lorsque viennent les feuilles d’automne comme un voile sur mes cris pendant que tu remodèles mes rêves en cauchemars.
Lorsque je crève d’ennui devant les jours qui meurent un à un,
à attendre…
Qu’enfin tu arraches de ta vie les peurs que tu y as semées, que tes jours ne soient plus la noirceur qui me submerge et que le lit où je t’abandonne redevienne trop grand pour ne pas être partagé.
à vouloir …
Que mes poèmes trompent les couleurs du ciel et te parlent d’hivers et d’étés comme s’il en pleuvait, que mes pas redessinent les contours de tes pas dans le sable tiède de la marée qui s’étire, que nos courses se terminent dans l’éclat de nos rires, que nos départs se retiennent tendrement par la main,
à croire…
Que nous pourrions renaître afin que me quitte la nostalgie de nos premiers jours et qu’à nouveau nous regardions la splendeur de l’arc-en-ciel comme la haie d’honneur d’un éternel amour.